jeudi 8 juillet 2010



Parfois, je poursuis mes rêves l'esprit réveillé, juste pour avoir un petit peu le contrôle. Comme hier.

On était dans un petit resto de quartier, comme dans les films américains; avec des tables rétro, des carreaux rouges sur le sol et une serveuse derrière son comptoir des habitués. T'étais assis devant moi, avec les reflets miel du soleil dans tes yeux. Ce regard-là, il me fige. Donc, je fais tourner le pot de sucre dans ma main puisque j'ai déjà plus de café à boire. (Quand les bons mots trouvent pas la sortie, faut au moins empêcher les gaffes de crier tout fort.)

Tu gigotes les sous dans tes poches. Ça m'énervee.
D'ailleurs, toi non plus t'es pas très bavard.
C'est la serveuse qui le plus de phrases à son actif.. ouin.
On est là pourquoi déjà?!

Ah oui.
« Tu vas bien? » - mon dieu que je suis ridicule. « Ça va. toi? » - bon, si je dis oui, on aura plus rien à se dire. Finito. Si je dis non, tu vas peut-être comprendre que je t'aime encore, mais tu vas continuer à me poser des questions, à me parler... « Non.. pas tellement » - moi qui est stratégique, mais pas du tout en contrôle. « Qu'est-ce qui va pas? » - Je rêve ou c'est une formule d'usage? Tu t'en fou..? « J'ai l'air si heureuse que ça moi? » - merde, j'aurais pas dû. « Je sais pas, c'est toi qui le sait. » - ...et froid de fond de congélateur. « Ben non justement, non. Oui je le sais.. Mais non, j'suis pas heureuse. ouin, non. » - clap clap. Je m'enfonce de plus en plus.

Les crêpes tombent devant nous. gros bruit de céramique lourd.
La serveuse nous regarde et avec son plus beau sourire industriel nous demande: « Voulez-vous du sirop d'érable, pour partager? Y'en a toujours assez pour deux. »
« Non merci, on partage plus rien » - qu'il a répondu.

- CADRAN -


Hier, j'mangeais des toats dans mon salon, et j'arrivais pas encore à digérer la fin.

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