samedi 26 mars 2011



- Ok, salut.
- Prends soin de toi.
- Merci, toi aussi.
- Moi je n'en ai pas besoin.

J'enfile mes souliers sans les détacher. Je m'y prends à trois reprises avant de pouvoir remonter la fermeture éclair de mon manteau. Soupir. Je le sens que tu me regardes et je voudrais avoir le courage d'affronter tes yeux. Je pose ma main sur la poignée de porte, souffle un dernier et faible « salut » qui se rendra de peine à toi. Et je sors.

Je me concentre : atteindre la voiture au plus vite. On s'en fout du vent piquant. Entrer. Fermer la portière tranquillement. Mettre la clé dans le contact. Éteindre brusquement le bouton de la radioconneries. Retenir mon souffle. Jeter un coup d'oeil dans le miroir. Avancer et partir. Te laisser derrière.

Respirer, Expirer. M'éloigner, Réaliser.

Prendre une rue inconnue. Plisser les yeux devant les rayons du soleil. Arrêter au coin de la rue. Sentir les signes précurseurs de la tempête intérieure. Mode gestion de crise. Se préparer à emprunter un détour. Repousser le retour à la maison, absolument.

Une première bille cristalline qui roule sur ma pommette droite, suit la ligne de ma mâchoire avant de venir se nicher à la base de mon cou. Au même endroit que ton dernier baiser. Sanglot suffocant et écho dans mon auto.

Arrêter les pneus dans la glace de printemps. Retirer la clé. Rester assise. Frapper le volant à deux mains. Crier, hurler, gigoter, pleurer. FORT. Avoir de la difficulté à respirer. Regarder mon visage dans le rétroviseur se colorer de rouge et de restants de mascara.

Pousser la porte d'entrer. Exploser. Avoir mal. Crier ces mots que j'aimerais t'avoir dit. Pleurer de rage. Avoir mal plus encore. S'époumoner le reste de mes pleurs blottie dans les marches d'escalier. Être fatiguée. Fermer les yeux. Être bombardée des couleurs de toi. Crise de larmes à l'heure de pointe. Regarder le reflet de mes yeux vert de peine dans le miroir.

S'avouer qu'on est le responsable de son propre malheur.

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